Emmanuel Macron parle d’une réforme “difficile” : “On demande un effort aux gens”

Emmanuel Macron parle d’une réforme “difficile” : “On demande un effort aux gens”

Emmanuel Macron a reconnu que “l’on doit apaiser” et “rebâtir un agenda parlementaire et des réformes” en concertation avec les syndicats et “toutes les forces politiques qui le souhaitent”. “C’est une réforme qu’il faut réengager”, a-t-il affirmé. Mais “le changement est dans l’apaisement, la co-construction d’un agenda parlementaire avec l’ensemble des forces des deux chambres, et être plus engagé sur le terrain”, a-t-il poursuivi. 

“Il y aura bien une loi immigration, les textes arriveront dans les prochaines semaines”, a-t-il pointé notamment. “Nous n’avons pas le droit à l’immobilisme”, a-t-il martelé, estimant que le pays a été “habitué pendant des décennies à dépenser et ne plus produire”, “une forme d’illusion” à ses yeux. Le “plein emploi” et la réindustrialisation sont le “cœur de la bataille”, a insisté le président : “on va continuer à avancer, à marche forcée”.

IL N’Y AVAIT PAS DE MAJORITÉ ALTERNATIVE”

La Première ministre a décidé d’avoir recours au 49.3, “c’est un geste très solennel, elle a pris ses responsabilités avec le gouvernement”, a estimé Emmanuel Macron. Suite à l’échec des motions de censure, “il a été montré qu’il n’y avait pas de majorité alternative”, a-t-il assuré. En revanche, “il y a des individualités politiques prêtes à travailler avec la majorité”, a-t-il salué.

Quant à Elisabeth Borne, elle a pour mandat de “continuer à élargir cette majorité autant qu’elle le pourra”, a-t-il assuré. La Première ministre a toujours la confiance d’Emmanuel Macron : “elle a ma confiance pour conduire cette équipe gouvernementale, et je lui ai demandé de bâtir un programme législatif et de gouvernement (…) pour avoir moins de textes de loi et avoir des textes plus courts et plus clairs, et changer les choses pour nos compatriotes de manière tangible, car tout ne passe pas par la loi”. Elle 

ENTREPRISES, RSA, SALAIRE, CARRIÈRE… DE FUTURS CHANTIERS ÉBAUCHÉS

Disant “entendre” un “sentiment d’injustice” exprimé dans la rue, Emmanuel Macron a dénoncé “un cynisme à l’œuvre” dans certaines grandes entreprises “prêtes à racheter leurs propres actions” quand elles dégagent de larges marges. Il souhaite qu’elles “distribuent davantage à leurs salariés et contribuer à cet effort du moment”.

“Il faut très vite engager pour aller chercher ceux qui sont RSA pour les aider à venir à l’emploi, et les responsabiliser”, un sujet qui sera abordé dans les “réformes à venir”, a-t-il ajouté. Quant à la pénibilité au travail, “on doit prendre à bras le corps le sujet de l’usure professionnelle et des fins de carrière”, a poursuivi le président. 

Il souhaite aussi œuvrer pour “toutes les branches où le salaire est en dessous du minimum légal”, “on doit accélérer, enclencher les choses”. Quant aux carrières, “il faut remettre sur le terrain le dialogue social pour qu’elles permettent de bien gagner sa vie”, puisqu’elles sont “écrasées dans notre pays”. “Donnons-nous trois semaines, un mois pour définir ces objets et la méthode”, avec des “discussions concrètes où on est tous autour de la table”, a-t-il appelé.

“Quand la colère s’exprime, il faut accélérer”, a-t-il ajouté pour justifier le calendrier de ces réformes à venir. Et d’insister : les réformes déjà portées “ne sont pas suffisamment fortes et tangibles, il faut aller plus loin”, également pour “redonner du sens au travail”. 

“NOUS DEVONS RÉFORMER, JE LE FAIS EN RESPONSABILITÉ”

“On peut prendre ses responsabilités (…) sur les fondamentaux d’une réforme”, a maintenu le chef de l’État. “Notre système, nous devons le réformer, je le fais en responsabilité”, a-t-il insisté, saluant des soutiens parmi les oppositions, dont “la majorité au Sénat” et “plusieurs élus de l’opposition venant de la droite républicaine” qui ont refusé de voter la motion de censure. “Je regrette qu’aucune organisation syndicale n’ait proposé de compromis”, a-t-il ajouté.  

La seule erreur qu’il ait commise, c’est de “ne pas avoir réussi à convaincre”, mais “il y a une tendance dans nos démocraties à vouloir s’abstraire d’un principe de réalité”, a poursuivi Emmanuel Macron. “Nous devons avancer, c’est l’intérêt supérieur de la nation. Je ne cherche pas à être réélu, s’il faut endosser l’impopularité, je le ferai”, a-t-il assuré.

J’AURAIS AIMÉ NE PAS FAIRE CETTE RÉFORME”

“Est-ce que vous pensez que ça me fait plaisir de faire cette réforme ? Non. J’aurais pu mettre la poussière sous le tapis ? Oui”, a convenu le président. Avant de regretter : “Nous n’avons pas réussi à partager la nécessité de faire cette réforme”. “Il y a aujourd’hui 17 millions de retraites, en 2030 20 millions, peut-on continuer avec les mêmes règles ?”, s’est-il interrogé. 

“Plus on va attendre, plus le régime se dégradera. Cette réforme est nécessaire, ça ne me fait pas plaisir, j’aurais aimé ne pas la faire”, a-t-il assuré. Il a passé en revue les alternatives qu’il a écartées : augmenter les impôts, puiser dans le budget d’autres domaines… “Cette réforme n’est pas un luxe ni un plaisir, c’est une nécessité pour le pays”, a-t-il insisté.

E. MACRON FUSTIGE “L’EXTRÊME VIOLENCE” DE “GROUPES”

“Nous sommes une grande nation et un vieux peuple qui se dote de responsables qui ont une légitimité politique. Il y a des légitimités qui existent, (…) les syndicats, je les respecte”, a déclaré Emmanuel Macron, assurant que l’exécutif a “essayé de tenir compte” des manifestations qu’ils ont orchestrées.

En revanche, “quand des groupes utilisent l’extrême violence pour agresser des élus de la République, (…) sans règles absolues, alors là ça n’est plus la République”, a-t-il ajouté. “On ne peut accepter ni les factieux, ni les factions”, mais face aux manifestations déclarées en revanche, “il faut écouter leur colère et y répondre”.

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